• Cours Karen 2006

    LE CINEMA MODERNE<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    Introduction<o:p></o:p>

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    On dit cinéma « moderne » dans le sens où il s’oppose au cinéma « classique » et non pas « ancien » comme on pourrait le croire. Il n’y a pas de notion chronologique à prendre en compte.

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    Les événements de la 2GM ont modifié le statut de cinéaste. On a besoin de tourner la caméra vers le réel pour témoigner, dénoncer (geste documentaire). Le cinéma moderne s’adresse à la conscience du spectateur. Il est une perception immédiate du monde. Godard dit du cinéaste moderne qu’il doit « voir avant de savoir ». Le cinéma moderne a le souci de respecter la vérité. Il s’oppose à l’artifice. C’est la fin des artifices et des conventions cinématographiques. On refuse les métaphores, le montage et le gros plan (car porteurs de sens), le jeu d’acteur théâtral (volonté de jouer avec des non-professionnels). La caméra est à hauteur d’homme, elle est fixe et frontale. Robert Bresson est le théoricien du cinéma moderne.<o:p></o:p>

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    Ø      Nouvelle façon de diriger les acteurs.<o:p></o:p>

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    Tandis que le cinéma classique, lui, est théâtral ; il est une interprétation du réel par le cinéaste, il s’adresse à l’intelligence du spectateur. Le monde du cinéma classique est métaphoriquement signifiant.

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    Le Néo-Réalisme est le mouvement fondateur du cinéma moderne. Il est précurseur de ce que sera la Nouvelle Vague française. On a coutume de dire d’ailleurs que c’est la Nouvelle Vague le précurseur du cinéma moderne, car le Néo-Réalisme est un échec commercial et n’a pas eu le rayonnement international de la NV.

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    I. Genèse du mouvement : la situation du cinéma dans les années 50<o:p></o:p>

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    1959 : Début de la NV. Ce mouvement est assimilé à une révolte.

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    Dans les années 50 le cinéma est en bonne santé économique, mais est sclérosé d’un point de vue esthétique. La France produit beaucoup de films par an. Le seul problème est que la France a du mal à exporter, mais l’importation américaine est très forte. Curieusement, ce sont les films les moins chers qui perdent de l’argent. Donc on a tendance à réaliser surtout des superproductions (fresques historiques, adaptations littéraires).

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    En 1957, trois films vont faire parler d’eux par la révolte qu’ils vont susciter :

    -         Jean Delannoy « ND de Paris »

    -         Claude Autant-Lara « La traversée de Paris »

    -         René Clément « Gervaise »

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    Ils révoltent les critiques et font office de bouc émissaire par leur absence totale d’innovation, même s’ils ont été des succès commerciaux. Une des principales critiques des auteurs de la NV est le budget des films à cette époque.Grâce à un budget cher les cinéastes se plient à une politique, celle du producteur (moule productif) : d’où l’absence totale de capacité d’innovation.

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    Ø      Critique fondatrice de la NV : l’esprit de pauvreté, pour échapper à ce carcan esthétique.<o:p></o:p>

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    La fréquentation est freinée durant la libération puis elle reprend malgré une situation économique précaire. Elle devient extrêmement forte. Le cinéma est à l’époque l’un des seuls divertissements de masse. Pics de fréquentation : 1947 avec 424 millions de spectateurs et 1957 avec 412 millions de spectateurs. Les films français sont majoritaires dans les choix du public. La concurrence américaine sera dure à partir des années 60.

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    On assiste à l’explosion d’un phénomène : celui de la cinéphilie et des ciné-clubs. Il a lieu immédiatement après-guerre, sans lequel la NV n’aurait sans doute jamais eu lieu.

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    La cinéphilie est fondée et soutenue  par la création de revues, notamment « l’Ecran Français » (1945), « Les Cahiers du Cinéma » (1951), « Positif » (1952). Ils montrent une envie de voir le cinéma différemment. (le cinéma est vu à cette époque comme un objet de consommation, ces revues le démontrent comme un objet de réflexion).

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    On est dans l’ère de la critique. On développe des idéologies cinématographiques.

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    Les ciné-clubs permettent au public de concevoir autrement l’acte de consommation cinématographique (débats). Le concept des ciné-clubs est assez ancien (années 20), mais il touchait surtout les intellectuels. Dès 1946 il se développe considérablement et a une dimension populaire.

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    En 1947 est créé la Fédération Internationale des Ciné-Clubs à Cannes.

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    Le ciné-club est une association loi 1901 à but non lucratif. Il se donne pour vocation de diffuser la culture par le film.

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    Ø      Film vu comme un produit culturel et non une marchandise. Volonté de « désintoxiquer » le public de ce cinéma-évasion.<o:p></o:p>

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    C’est la naissance de la cinéphilie. Cette pensée est révolutionnaire à l’époque dans la façon de consommer le cinéma. La consommation devient communautaire, les gens se réunissent en fonction de leur jugement des films et de leurs valeurs propres (fragmentation de la population). Les débats sont houleux, on parle de « guerre des clans ». Différentes fédérations de ciné-clubs naissent selon leurs positions, on parle de clivage.

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    Cinémathèque Française : aujourd’hui réservée à une élite, elle était autrefois un lieu populaire où l’on pouvait voir des films surprenants à toute heure du jour et de la nuit.

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    Dans ce contexte, les critiques discutent d’un nouveau cinéma avant de devenir cinéastes.

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    Mouvement « Art et Essai » : reconnu par le gouvernement en1961. Cadre commercial mais originalité dans la programmation. L’appellation est reconnue par l’Etat qui lui octroie des aides financières, permettant la diffusion de films dits « difficiles ».

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    Le mouvement arrive à son apogée en 1960.

    1964 : Avènement des ciné-clubs<o:p></o:p>

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    II. La nature de la production dans les années 50<o:p></o:p>

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    Le cinéma passe sous la tutelle du ministère de la Culture en 1959.<o:p></o:p>

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    Les cinéastes en vogue de l’époque sont pour la plupart des gens âgés (qui ont commencé lors du cinéma muet comme René Clair). Pour devenir réalisateur, il faut des années d’assistanat. L’organisation ne favorise donc pas l’innovation. On ne peut pas être jeune réalisateur. Les nouveaux venus reprennent les recettes du cinéma commercial, ils sont formés à ça. Les emplois sont fortement hiérarchisés, ce qui limite la créativité.

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    Les coproductions internationales foisonnent : elles sont critiquées par la NV car pour marcher financièrement dans les 2 pays, on mise sur des films à gros budgets.

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    L’IDHEC forme de jeunes réalisateurs, mais ne parvenant pas à s’intégrer, ils finissent par se tourner vers la TV ; or il y a peu d’échanges entre le cinéma et la télévision.<o:p></o:p>

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    Le court métrage est en bonne santé économique. Les jeunes réalisateurs se servent de cette voie pour innover. Mais il n’y a pas de passerelle entre CM et LM.

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    Ce sont presque toujours les mêmes réalisateurs qui sont à l’affiche des LM.

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    Ø      Les jeunes talents, pour innover, se tournent vers les CM et la TV.<o:p></o:p>

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    III. Postulats théoriques de la NV<o:p></o:p>

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    La NV est théorisée avant d’être appliquée, comme le Néo-réalisme. Les cinéastes de la NV ont appris en voyant les films des autres, ont une bonne culture cinématographique. Ils ont une conception nouvelle, ont des goûts et dégoûts personnels.

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    Dans les 50’s, l’activité éditoriale relative au cinéma est abondante. Les cinéphiles avaient donc beaucoup de moyens d’expression.

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    1948 : Manifeste d’Alexandre ASTRUC. Naissance d’une nouvelle avant-garde : la « caméra-stylo ». ASTRUC est un homme de plume dont les idées, novatrices au début, ont été largement reprises.

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    Le cinéma est considéré comme un langage. Cette idée est à l’époque révolutionnaire. Le metteur en scène étant un technicien et le film un travail collectif, on n’imaginait pas qu’il puisse devenir un langage personnel.

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    Le metteur en scène auteur du film est une révolution dans la pensée de l’époque. Pour Astruc, metteur en scène et scénariste ne doivent faire qu’un pour être pleinement auteur.

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    Ø      Naissance de l’idée d’ « Auteur de cinéma ».<o:p></o:p>

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    François TRUFFAUT est l’un des principaux théoriciens de la NV. Ces articles provoqueront la polémique (cf 1954 « Une certaine tendance du cinéma français » Les cahiers du Cinéma). Il s’attaque aux réalisateurs les plus en vue de l’époque. Il reproche aux scénaristes leur tendance à chercher des équivalences entre procédé cinématographique et littéraire. La NV recherche la fidélité du texte littéraire (préfèrent que le texte soit lu).

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    Il donne naissance à la « Politique des auteurs ». Truffaut appelle à un renouvellement des talents. Il parle de l’incompatibilité entre l’ancienne génération et la nouvelle. Il appelle aux films à petit budget, s’oppose au « cinéma intelligent ». Pour la NV il n’y a pas de mauvais films, seulement des réalisateurs médiocres.

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    Les articles de Truffaut donneront naissance à plusieurs débats passionnés. Truffaut et Godard sont des grands critiques des « Cahiers du cinéma ».

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    Þ    Il n’y a qu’un seul auteur du film, le metteur en scène.<o:p></o:p>

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    Þ    Les partis pris sont fondateurs d’une nouvelle optique du cinéma. La caméra est un langage personnel.<o:p></o:p>

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    La NV est une école car elle est fondée sur une doctrine (la « politique des auteurs ») qui a ensuite été mise en application (comme le Néo-Réalisme). Le mouvement aura des retombées internationales.

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    Ø      Mouvement fondé sur l’union en même temps que l’opposition.<o:p></o:p>

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    La terminologie de « Nouvelle Vague », apparaît dans une enquête sociologique extra-cinématographique de Françoise Giroud, publiée dans l’Express en octobre 1957. Est mis en question la relève de la génération,  on tente de définir une réalité sociologique. Françoise Giroud publie un livre en 1958 : La nouvelle vague : portrait de la jeunesse, toujours extra-cinématographique.

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    En effet, la société française ressent un besoin de changement.

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    Dans le film « Et Dieu créa la femme » de Roger Vadim (1956), Brigitte Bardot sera élevée au rang d’icône national, elle deviendra une des figures de la nouvelle jeunesse, libre et émancipée.

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    Puis le terme « Nouvelle Vague » sera  repris dans le domaine du cinéma pour caractériser le nouveau cinéma a posteriori. Il sera également utilisé à des fins publicitaires pour définir ce cinéma naissant.<o:p></o:p>

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    La revue « Cinéma » est créée en 1954. En 1958 est réalisé une enquête sur la jeune génération du cinéma français : 40 moins de 40 ans. La jeune académie du cinéma français.<o:p></o:p>

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    Au Festival de Cannes de 1959, les journalistes réutilisent ce terme de NV pour caractériser les films en compétition. A suivi une déferlante d’utilisations de ce terme. En 1960, il sera utilisé dans le monde entier.

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    Les nouveaux cinéastes ainsi que les aspirants se réunissent lors du « colloque de la Napoule » avec Unifrance (qui s’occupe de la promotion des films français à l’étranger). Ils souhaitent démontrer que la relève est prête. Tous ont des points de vue différents. Ils ont la volonté de prendre le pouvoir, de se faire une place dans l’industrie cinématographique.

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    Dans les années 50 se produit une mini-révolution d’un point de vue économique. La NV est permise grâce à ces deux caractéristiques :

    • Mise en place d’aides de l’Etat (CNC : Aide à la production, puis à la distribution et à l’exploitation). La 1ère loi est votée par le CNC en 1948 : la TSA est une somme prélevée par l’Etat sur les billets d’entrée. Mais ce système favorise trop les grosses machines. Est donc créé un système compensatoire qui favorise innovation et films « difficiles » : la prime à la qualité, en 1953, qui est décernée aux films français qui innovent. Cette aide va surtout servir les courts-métrages.  Les CM, nombreux en 1955-56, sont nombreux, et permettent d’expérimenter les nouvelles théories du cinéma.

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    • Phénomène d’auto-production. Le cinéaste va lui-même rassembler les fonds (idée du film à petit budget évoquée dans le premier cours).

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    Ø      « Le Silence de la Mer » Jean-Pierre Melville (1947)<o:p></o:p>

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    Précurseur. L’un des premiers films produits et réalisés en auto-production. Adapté sans l’autorisation de l’auteur, sans en avoir acheté les droits et sans l’agrément du CNC. Le budget est réduit, les collaborateurs de Melville travaillent sans carte professionnelle. Il n’y a pas de vedettes, pas d’effets spéciaux, de costumes particuliers. Le film sort en 1949 et va connaître un réel succès.

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    Ø    Preuve qu’avec un tout petit budget on peut faire une bonne affaire commerciale<o:p></o:p>

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    La voix-off montre que le metteur en scène a appliqué l’un des préceptes de la NV : en effet, les cinéastes de la NV se méfient des anciennes techniques d’adaptation, prônent la fidélité aux textes de l’auteur.

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    Melville s’autoproclame inventeur de la NV. Il ressort de ce film un besoin de liberté, envers les financeurs, l’équipe, les acteurs, un besoin de liberté d’expression.

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    Ø      « La Pointe Courte » Agnès Varda (1954)<o:p></o:p>

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    Le budget est réduit. Pour rassembler les fonds, Varda organise une coopérative avec les techniciens et les acteurs. Le film est tourné en décors naturels.

    Deux acteurs sont associés à ce film, professionnels mais pas encore connus : Philippe Noiret et Silvia Montfort, qui travaillent gratuitement.

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    Ce film est en dehors du circuit industriel, Varda n’obtient pas d’autorisation de tournage. Il est tourné au format pro, 35 mm, mais le CNC considère le film comme un film amateur (donc pas d’exploitation en circulation commerciale). L’auteur ne peut rentrer dans ses frais.

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    La mésaventure d’Agnès Varda alimente une réflexion : on peut tourner un film en dehors des circuits normaux. Mais sans circuit commercial cela ne sert pas à grand-chose. Celui qui veut s’auto-produire doit donc rester dans la légalité. Un film pas exploité ne gagne pas d’argent.

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    En 1956 une salle « Art et Essai » accepte de projeter le film pendant deux semaines, qui remporte un succès d’estime. Mais Varda mettra du temps à rentrer dans ses frais.

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    Ce film est fondateur par rapport à l’esthétique de la NV et l’autoproduction. La question du distributeur est fondamentale. On ressent une connexion avec l’esprit néo-réaliste.

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    Les critiques des « Cahiers du Cinéma » créent une coopérative de production. L’esprit de cohésion est très présent.<o:p></o:p>

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    Claude CHABROL est la figure fondatrice de la NV.<o:p></o:p>

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    Ø      « Le Beau Serge » (1958)<o:p></o:p>

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    Grâce à un héritage familial, Chabrol crée sa propre maison de production, « AJYM Films ». Avant ce LM, Chabrol avait déjà tourné des CM. Il obtiendra l’autorisation de tournage du CNC et empochera la prime à la qualité. Il tourne son film dans la Creuse qu’il connaît bien (esprit autobiographique de la NV). Dans ce film jouent deux futures stars de la NV : Jean-Claude Brialy et Gérard Blain. Ce film (et le second projet) est fondé sur la relation entre les 2 hommes. Il collabore avec Paul Gégauff.

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    Le film est hors-sélection  lors du Festival de Cannes de 1958. Il est bien accueilli, acheté par des pays étrangers et un distributeur français. Ce film marque le lancement de la NV.

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    On ressent dans ce film et ceux qui vont suivre la volonté de s’inscrire dans un territoire réel. La topographie sert d’ancrage à la narration. C’est l’une des caractéristiques de la NV.

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    Le tournage en décors naturels est une manière de se démarquer de l’artificialité des studios. On utilise des acteurs non-professionnels (les habitants du village). Bernadette Laffont deviendra une grande figure féminine de la NV.

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    La mise en scène ne néglige pas d’utiliser certains procédés spectaculaires (musique comme accompagnement dramatique).

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    Chabrol investit sa prime pour la qualité dans son second projet, et reçoit également une aide complémentaire d’un producteur. Ainsi, il assure la distribution du film.

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    Ø      « Les Cousins » 1958<o:p></o:p>

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    Blain et Brialy y jouent, ainsi que Stéphane Audran. Chabrol et ses 2 acteurs deviennent des vedettes. On dénote un certain nombre d’inflexions par rapport aux principes théoriques de la NV : une partie du film est tournée en studios.

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    Ce film est important dans l’histoire de la NV. Il incarne une figure mythique de ce mouvement, notamment à l’étranger.<o:p></o:p>

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    La thématique de ce film est moins introspective et plus cynique que le premier LM de Chabrol. Elle traite de la bohème estudiantine. « Le Beau Serge » démontre l’esprit documentaire de la NV, « Les Cousins » la folie et l’énergie d’une jeunesse toute puissante. La NV oscillera entre ces deux points.<o:p></o:p>

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    Après ces 2 films, la NV s’est installée.

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    Truffaut va également contribuer à asseoir la NV, à la suite de Chabrol. Il va tourner des LM qui vont marquer la NV. Ce qui va l’aider c’est son mariage avec Madeleine Morgenstern la fille d’Ignace Morgenstern qui possédait l’un des plus gros circuits de distribution français.

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    Truffaut crée sa maison de production « Les films du carrosse ». Il tourne un CM en été 1957 « Les Mistons », une adaptation d’une nouvelle de Maurice Pons. Le film est tourné à Nîmes en décors naturels. Il obtient le Prix de la mise en scène à Bruxelles. Il est distribué en salles, associé à 2 autres CM.

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    Au printemps 58, Truffaut convainc son beau-père de financer un LM :

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    Ø      « Les 400 coups » (hiver 58-59)<o:p></o:p>

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    Il est tourné à Paris en décors naturels. Ce film est un peu autobiographique, retraçant l’enfance difficile de Truffaut. C’est l’histoire de la confrontation d’un jeune garçon (le personnage Antoine Doisnel) avec toute forme d’autorité.<o:p></o:p>

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    L’écriture est personnelle, gardant cette philosophie de film d’auteur.

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    La 1ère projection des « 400 coups » a lieu en mars 1959. Ce film est reconnu comme un chef d’œuvre de l’histoire du cinéma.<o:p></o:p>

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    A Cannes en 1959, il obtient le Prix de la mise en scène. C’est une consécration pour Truffaut. Il reste à l’affiche pendant 14 semaines. Le film devient un véritable phénomène de société : il alimente des débats de fond sur la société.

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    En théorie, chaque réalisateur est son propre producteur, mais en pratique, les cinéastes reviennent très vite aux moyens de production traditionnels. Toutefois, les producteurs se renouvellent.

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    3 grands producteurs de cette époque :

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    Pierre Braunberger travaille depuis 1926 dans l’industrie cinématographique. Il a travaillé avec Jean Renoir. Il a toujours été en phase avec ce qui se faisait de plus audacieux. Il a la capacité de lier innovation et réussite en salles. Il a une vision cinéphile et une conscience artistique. Dans les 50’s il soutient Jean Rouch. Il produit les CM d’Alain Resnais. Il fait partie du cercle cinéphilique des Cahiers du cinéma. Il produit le premier court-métrage de Jacques Rivette, « Le coup du berger » (1956).

    Il a un rôle décisif au début des 60’s. Il a notamment financé le 2nd film de Truffaut « Tirez sur le pianiste » (1960)

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    Anatole Dauman est né en 1925. Il est critique d’art. Au début il est donc avant tout connu dans le milieu des arts plastiques. Il commence la production en 1951. Il crée « Argos films » spécialisé dans les films d’art. Plus tard, il financera des CM de fiction. Notamment, « Les rideaux cramoisis » (1953) d’Alexandre Astruc. Astruc tente dans ce film d’appliquer certains principes théorisés.

    En 1959, il produit « Hiroshima mon amour » (1959) et « L’année dernière à Marienbad » de A. Resnais.

    Ses budgets sont plus importants que Braunberger. Les œuvres de la NV s’écartent des principes théoriques par le financement.

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    Georges de Beauregarg travaillera en France à partir de 56. Il va produire JL Godard.

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    L’esthétique de la NV<o:p></o:p>

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    La réalisation est souple, ce qui est permis par le petit budget. Les contraintes sont allégées. On tente de rapprocher cinéma professionnel et ciné amateur. Le metteur en scène et le scénariste sont censés être une seule et même personne.<o:p></o:p>

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    « Le Beau Serge » de Chabrol est le seul film de Chabrol dont le scénario met en pratique les principes de la NV. « Les Cousins » est déjà moins personnel. Après, il va collaborer avec des scénaristes professionnels.

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    On met en application les principes de la NV dans un seul film. La NV est un moyen de s’insérer sur le marché pour reprendre des principes classiques. La NV est un mouvement éphémère.

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    Truffaut a également travaillé avec un scénariste professionnel. Il n’a pas le savoir-faire d’écrire un film. Truffaut va faire des adaptations littéraires. On s’écarte donc des principes de la NV car une adaptation n’est pas une écriture personnelle.

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    Godard va être le plus fidèle aux principes de la NV. « A bout de souffle » est écrit en collaboration avec Truffaut. Il travaille souvent sans scénario. Son travail est très personnel. Il va conserver le statut de réalisateur / auteur.

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    Ce qui va révolutionner l’esthétique, c’est qu’on ne va pas cacher l’origine littéraire d’une adaptation. L’œuvre est revendiquée littéraire. C’est une voix off qui commente le film.

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    « Les Mistons » est une adaptation du livre de Maurice Pons. Le style est très raffiné et très littéraire. On s’éloigne de l’esthétique documentaire recherchée par la NV.

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    Les films de la NV s’inscrivent dans une topographie qui fait partie intégrante de l’œuvre.

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    Le documentaire a influencé la NV dans l’utilisation de la voix off.

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    Alain Resnais est un grand documentariste français des 50’s. Il fera de la fiction par la suite. Documentaire vu en cours : « Nuit et brouillard » 1955, sur les camps de concentration. L’usage de la voix off donne une résonance aux images.

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    La caractéristique de la voix off est marquante dans la NV.

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    improvisation est possible car pour les cinéastes de la NV le scénario est simplement une base de travail.<o:p></o:p>

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    On distingue le scénario programme (programmation préalable à laquelle la NV s’oppose) du scénario dispositif (qui laisse la place aux aléas du tournage). On intègre les imprévus. C’est un principe théorique. Mais beaucoup s’écartent et retournent au scénario programme.<o:p></o:p>

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    Jean Rouch aura beaucoup d’influence sur la NV. « La pyramide humaine » (1959) : ce sont des lycéens qui écrivent le film au fur et à mesure du tournage. « La punition » (1960) : on utilise une jeune actrice qui n’a que quelques indications : elle va rencontrer 3 hommes. Elle improvise les situations.

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    Jacques Rozier « Adieu Philippine »

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    Un grand principe de la NV : les décors naturels (au départ néo réaliste). On veut sortir le cinéma des studios (ambiance naturelle).<o:p></o:p>

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    Les équipes sont légères, ce qui met du monde au chômage. Les syndicats s’indignent.

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    « Hiroshima mon amour » a pour particularité de monter des plans dans une logique de discontinuité. Il mélange images du présent et du passé. Il est basé sur un texte littéraire de Marguerite Duras. Elle collaborera beaucoup avec Resnais. Ce montage sera une véritable révolution.<o:p></o:p>

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    C’est Godard qui réfléchira le plus sur la question du montage.<o:p></o:p>

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    Nous allons à présent nous concentrer sur les acteurs nés avec la NV et les figures qui ont particulièrement marqué ce mouvement.

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    Le duo BLAIN / BRIALY<o:p></o:p>

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    Blain incarne cet amour du cinéma américain lisible dans les « Cahiers du cinéma ».

    Brialy, notamment dans « Les Cousins » de Chabrol, incarne la désinvolture, la jeunesse conquérante, à l’inverse de Blain dont le jeu est beaucoup plus introspectif.

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    J.P. BELMONDO<o:p></o:p>

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    Son jeu a les mêmes caractéristiques que Brialy : la désinvolture à l’écran, ce qui est très novateur à l’époque. Avant, le jeu était plus figé. On sent la volonté de la NV de sortir du carcan de personnage figé.

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    C’est « A bout de souffle » qui a révélé Belmondo. Mais Belmondo, par la suite, saura donner une nouvelle direction à sa carrière en jouant dans des registres très différents, aussi bien dans des films d’auteur que dans des films très commerciaux.

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    Il retrouvera Godard dans « Une femme est une femme ». Son 3ème film avec Godard, « Pierrot le fou », va marquer sa carrière.

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    Il va jouer également avec Emmanuelle Riva sous la direction de Jean-Pierre Melville (« Les 400 coups ») dans « Léon Morin, prêtre ». Il y incarne un prêtre. Par son choix d’acteur, Melville montre sa volonté de marquer la transgression. Dans ce film, on retrouve la touche de Melville : l’utilisation de la voix off, la sobriété de la mise en scène. Le choix des acteurs n’est jamais neutre.

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    JEAN-PIERRE LEAUD<o:p></o:p>

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    Il a pour particularité un jeu et une diction complètement décalés, une gestuelle engourdie. Ses expressions, son sourire le font toujours paraître un peu en retrait des autres.

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    La NV montre un peu l’envers du décor, les artifices du spectacle. Les acteurs, à travers leur jeu, montrent qu’il s’agit de spectacle. Léaud est l’acteur le plus anti-documentaire qui soit. Souvent on a trouvé une ressemblance entre Léaud et Truffaut. Léaud a tourné dans « Les 400 coups », où il avait pour consigne de ne surtout pas apitoyer le spectateur, mais également dans « Baiser volé » (1968) de Truffaut. Ce film fait partie de la série des « Antoine Doisnel ».

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    Léaud a également tourné avec Godard. Il va utiliser cette façon d’être si particulière, notamment dans « Masculin, féminin » et « La Chinoise ». Ces films retracent le mal être sociologique de Mai 68. Léaud a été utilisé pour montrer l’esprit de révolte et de déboussolement de la jeunesse.

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    Jean Eustache (1938) a fait jouer Léaud à différentes reprises. Eustache a travaillé avec l’équipe des « Cahiers du cinéma ». C’est un grand théoricien, qui s’est mis à la mise en scène sur le tard par rapport aux autres. Ses films sont marqués par l’esthétique de la NV, il a la volonté de s’inscrire dans ce mouvement. Chronologiquement il est loin de la NV mais le film est construit sur les principes du mouvement. « La maman et la putain » (1973) est une synthèse de la NV d’un point de vue esthétique et idéologique. On sent encore dans ce film l’esprit de révolte dans la jeunesse.

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    Léaud joue avec Bernadette Lafont. Le monologue de Léaud vu en cours rappelle la structure narrative d’ « A bout de souffle ». Cette esthétique n’a pas peur du plan séquence. La pellicule est en noir et blanc, on perçoit un grain pauvre qui rappelle le matériel utilisé durant la NV pour cause de coût.

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    BERNADETTE LAFONT<o:p></o:p>

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    Elle a été découverte dans « Les Mistons » de Truffaut. Certains vont mettre en avant sa sensualité et son exubérance naturelle. Elle a traversé l’histoire de la NV.

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    ANNA KARINA<o:p></o:p>

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    Elle a été découverte par Godard en 1960 et deviendra sa femme. Elle joue en 1960 dans « Le petit soldat » qui est le 2ème film tourné par Godard. Pour des questions de censure le film sortira plus tard (en 1963). Le duo Godard / Karina va marquer la carrière de Godard. Il était à la recherche de cette complicité pour forger une esthétique et montrer sa vision du monde. Karina a un accent nordique, ce qui montre la volonté du courant d’une distanciation. Le cinéma de Godard se tournera beaucoup sur la relation homme / femme. Il a le désir de marquer la séparation entre homme et femme à l’écran.

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    Il reprend ainsi la tradition hollywoodienne du metteur en scène qui fonde sa carrière sur une actrice fétiche. Dans « Le petit soldat », on voit toute l’admiration que Godard porte à sa femme. Ce film, pourtant aux fondements très politiques, permet à Godard de développer sur ce fond une véritable déclaration d’amour.

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    Les citations littéraires sont importantes dans ce film. De plus on retrouve les réflexions caractéristiques de Godard sur la nature du langage cinématographique.

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    Dans ce film, G traite du rôle des médias, de la démocratie, de la liberté. Il soulève des questions. Le film est interdit par le Ministre de l’Information en 1960. Il sortira en 63, après que les événements de la Guerre d’Algérie soient terminés. Il sera mal reçu, car le sujet de l’Algérie était devenu un peu tabou.

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    G réalise ici une sorte de documentaire sur l’actrice. Le photographe qui la traque incarne le regard de G lui-même (relation à 3). Il utilise le gros plan.

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    Les acteurs au sein de la NV sont utilisés en tant qu’individus (expression du regard, sens du regard => caractéristique de G). L’acteur n’est pas seulement un vecteur, un support, il fait partie intégrante de la création du cinéaste.

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    Sa relation avec Anna Karina est fondatrice du cinéma de Godard et de son évolution en tant que cinéaste.

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    SYNTHESE<o:p></o:p>

    Pourquoi la Nouvelle Vague a-t-elle été un mouvement si court ?<o:p></o:p>

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    La NV était condamnée à être très courte.

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    Ce qui est resté de ce mouvement, particulièrement, c’est que le metteur en scène est auteur de son film. Durant la NV, chacun a pu se construire un univers propre, un style propre. La NV aura eu beaucoup d’influence dans la conception du cinéma français. Le cinéma indépendant hollywoodien est également construit sur le modèle de la NV.

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    CHABROL<o:p></o:p>

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    Il est né en 1930. Il fait partie de la jeunesse qui a marqué ce mouvement sociologique de la NV. Chabrol a aussi écrit des nouvelles policières et a travaillé comme attaché de presse.

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    Chabrol s’est marié en 1952. Il vient d’un milieu bourgeois, pourtant ses films sont plutôt anarchisants. En 53, il devient critique dans les « Cahiers du cinéma ». C’est le premier qui va tourner en auto-production.

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    Après « Les cousins », Chabrol est célèbre. Il va utiliser cette célébrité pour poursuivre sa carrière. Il a des difficultés financières : il va donc faire appel à des producteurs extérieurs, pour tourner avec davantage de moyens. Son cinéma, très provocateur, remet en cause les fondements de la culture bourgeoise.

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    Il marque les 60’s. « Les bonnes femmes » (1960) est porté par 4 actrices. Il traite du quotidien de 4 vendeuses. Dans ce film jouent Bernadette Lafont et Stéphane Audran (femme de Chabrol). Ce film, teinté d’humour noir, est peu apprécié à sa sortie. On n’est plus, avec ce film, dans un milieu de jeunes. Il s’intéresse à des gens plus communs.

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    En 60 également, sort « Les Godelureaux », avec B. Lafont et JC Brialy. Ce film s’intéresse aux relations hommes / femmes. L’humour noir s’y affirme. Mais ce film n’a pas marqué la carrière de Chabrol.

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    « L’œil du Malin » (1961) montre une nouvelle facette de la carrière de Chabrol : le voyeurisme. Il pose la question de l’intimité et de ses limites.

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    Dans les 60’s, Chabrol tourne 7 LM en 7 ans. Mais il a de moins en moins de succès populaire. Pour redresser la barre il est obligés d’accepter des projets commerciaux et donc moins personnels. « Landru » (1962) par exemple est un film de commande. Ainsi cela lui permet de garder la confiance des producteurs qui peuvent continuer à financer ses films.

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    Dans « Landru », Chabrol fait preuve de beaucoup d’ironie. Il s’approprie le film.

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    Il va tourner une série de 5 films extrêmement commerciaux. A la fin des 60’s il peut enfin renouer avec son univers avec « Les Biches » (1968). Stéphane Audran y tient le rôle principal. Chabrol aborde ici le thème de l’homosexualité féminine. Dans ce film on retrouve le Chabrol d’origine. Chabrol dresse une réflexion sur la société.

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    Les films qu’il tournera (films d’auteur) n’auront plus beaucoup de rapport avec la NV. La seule chose que l’on retrouvera, c’est l’empreinte d’un auteur, sa vision du monde.

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    Ø    Mise en avant d’un cinéma d’auteur.<o:p></o:p>

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    La NV donne le déclic du cinéma des auteurs. Le film devient une démarche individuelle.

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    JEAN-LUC GODARD<o:p></o:p>

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    Il est d’origine Suisse de famille bourgeoise. Il suit un cursus en ethnologie en dilettante, préfère la littérature, la peinture et le cinéma. Il fréquente assidûment la cinémathèque. Dans les 50’s, il commence à écrire pour le cinéma.

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    Il passe derrière la caméra en 1954 : « Opération Béton ». Son passage de critique à réalisateur est donc très rapide.

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    En 1956 après avoir pas mal voyagé, il s’installe à Paris. Il devient collaborateur des « Cahiers » et pour la revue « Arts ». Il sort « Tous les garçons s’appellent Patrick » en 1957. Dans ce film, le héros est 100% Godardien. Ce héros est un lycéen dragueur, bavard et un peu mythomane, il est joué par Brialy. Le CM présente le temps qu’il passe à draguer les étudiantes. Les dialogues sont ponctués de références cinématographiques. On sent dans ce film la volonté de la jeunesse de prendre sa place dans la société (point de vue sociologique de la NV).

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    En 1958, « Charlotte et son Jules » présente la première collaboration de Godard avec Belmondo. En voix off, Godard double Belmondo.

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    Ø      Le personnage devient le porte parole de l’auteur (point de vue sur la vie autobiographique, caméra-stylo).<o:p></o:p>

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    « A bout de souffle » en 1959, est le film emblématique de la NV par excellence. 1959, c’est une date-clé, celle du point culminant du mouvement. C’est dans ce film que Godard reprendra le plus de principes théoriques.

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    « Une femme est une femme » (1961) est le premier film après « A bout de souffle » pour le public. C’est également le premier film en couleur et en son direct. Le film est tourné sans scénario. Il joue beaucoup sur l’improvisation. Dans ce film, il va filmer Anna Karina, sa femme, dans son propre appartement. Le film est profondément parisien. Cette ambiance éclaire le film. C’est Belmondo qui tient le rôle masculin.

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    Godard va expérimenter d’autres dispositifs cinématographiques pour contrer le classicisme. La voix off est un peu décalée, les dialogues parfois irréalistes, stylisés. Il utilise l’écrit dans l’image.

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    Ø      Expérimentation du langage cinématographique.<o:p></o:p>

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    On retrouve une démarche documentaire, réaliste. Les histoires sont banales. Mais dans sa mise en scène Godard est aussi anti-réaliste. Il se sert de la matière visuelle pour éclairer un aspect psychologique.

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    La musique joue un rôle important. Elle met en évidence certains aspects caricaturaux. Elle met un temps mort dans la narration.

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    En 1962, « Vivre sa vie » rend hommage à la cinématographie qui a forgé sa cinéphilie, càd les Séries B. Le film est tourné sous la forme d’une enquête policière. Le film est construit en chapitres. Chacun est précédé d’un intertitre (carton), reprenant le cinéma muet. Il visualise son propre travail de réalisateur. Il offre des passerelles au public. Il tente de faire comprendre au spectateur l’artificialité de la narration cinématographique, et de révéler ce travail de réalisateur.

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    Le film traite du milieu des prostituées à Paris. L’aspect documentaire reprend le dessus. Pour Godard, faire du cinéma c’est opérer une recherche sur le monde.

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    Le film est ponctué par une chanson de Jean Ferrat, chanteur populaire, pour casser l’image de mouvement intellectuel.

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    Le film est assez intellectuel. G innove un procédé : « le quart d’heure théorique » : un laps de temps de questions philosophiques sur un thème donné.

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    « Les Carabiniers », en 1963, est en décalage avec ses films précédents. Le film se passe dans un pays imaginaire pendant la guerre. Il fait l’expérimentation de l’association images fixes / images animées.

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    C’est un énorme échec. Godard va perdre de plus en plus de son public. Ce qui explique son choix pour son film suivant :

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    « Le Mépris » (1963) qui est une superproduction avec une grande star (BB). C’est aussi une adaptation littéraire.

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    « Une femme mariée » (1964) parle du mariage et de l’adultère. Dans sa démarche, volonté d’enquête sur un phénomène, propre à Godard.

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    « Bande à Part » (1964) est un petit polar à l’ambiance parisienne.

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    « Alphaville » (1965) est un film de SF (pas abordé par Godard jusque là). Il ne recourt pas aux effets spéciaux, le film est tourné en décors naturels. Il a la volonté de s’inscrire dans un genre (la SF) mais il souhaite également dépasser les contraintes du genre. En fait, c’est un discours politique féroce. Le premier rôle est joué par Eddie Constantine.

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    « Pierrot le fou » (1965) est considéré comme un grand chef d’œuvre. On y retrouve les acteurs fétiches de G, Belmondo et Anna Karina. Derrière cette histoire se révèle un discours politique contre la société de consommation et la guerre du Viet Nam. La sortie est houleuse. Mais le film a beaucoup de retombées médiatiques. Il est interdit aux moins de 18 ans, considéré comme anarchique. Mail il est tout de même reconnu comme un grand film. Il obtient le Prix de la Critique lors du Festival du Film de Venise.

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    Godard a un regard vindicatif sur la société. On sent une plus grande maturité, une caméra qui se pose, davantage de parcimonie dans l’utilisation de la voix off, une utilisation de l’écrit et de la musique plus subtiles. La fiction reprend ici sa raison d’être. On est plus proches des personnages. Mais G reste fidèle à ses principes.

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    Ø      Godard a utilisé la NV et se l’est appropriée pour forger un cinéma très personnel.<o:p></o:p>

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    FRANCOIS TRUFFAUT<o:p></o:p>

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    Il est né en 1932. Il a une enfance difficile. C’est un fugueur. Il s’est réfugié dans l’imaginaire des livres et des films. Il a vécu un manque affectif. Il se lie avec des critiques qui vont l’aider à rentrer dans le mouvement de la NV (il se reconstitue un cadre).

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    Adolescent, il est interné dans un foyer pour délinquants (sujet traité dans « les 400 coups »). C’est grâce à Bazin qu’il va s’en sortir.

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    Puis il est engagé dans l’armée et part en Indochine. Encore une fois, c’est Bazin qui va le sortir de l’armée et l’aider à trouver du travail. Il devient critique aux « Cahiers ».

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    Ses critiques sont crues et pamphlétaires, sans doute à cause de son passé difficile, à cette époque il s’est fait beaucoup d’ennemis.

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    Lors de la sortie des « Mistons », il est déjà un journaliste vedette. Pour son apprentissage, il sera assistant de Rossellini pendant 2 ans.

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    Avec les « 400 coups » il devient un réalisateur en vogue.

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    En 1960 il adapte « Tirez sur le pianiste » qui s’inscrit dans le genre du film noir. Dans ce film on sent beaucoup d’humour mais également beaucoup de mélancolie et de sentimentalisme (caractéristique de Truffaut). La narration est d’une extrême violence, cette dureté contraste avec le traitement général du film qui adoucit la narration. On retrouve des clins d’œil cinéphiliques. Dans ce film, Truffaut montre qu’il bénéficie d’une grande maîtrise cinématographique.

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    Le ton de la voix-off est très personnel, caractéristique de Truffaut. Sa narration est très riche, il utilise des ellipses, la surimpression. Dans cette histoire dramatique, Truffaut insère des éléments de la vie quotidienne, son récit prend une dimension humaine.

    <o:p> </o:p>

    Avec ce film, Truffaut s’écarte de la NV. Les personnages sont très travaillés, le film assumé comme fictionnel. Truffaut marque son attachement au spectacle cinématographique. Il reproduit dans ses films son besoin d’évasion.

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    « Jules et Jim », en 1962, le place comme « cinéastes de femmes ». Il sait parler des femmes. On retrouve Jeanne Moreau dans ce film. Il s’écarte un peu plus de la NV puisque le film est une adaptation, pas un sujet original, d’un film de HP Roché. Le sujet n’est pas contemporain, contrairement aux principes de la NV. C’est un film en costumes. L’histoire se passe entre le début du 20ème siècle jusqu’à la 1GM.

    <o:p> </o:p>

    Ce qui intéresse Truffaut dans ses films, c’est de révéler son amour pour les livres, son admiration pour un certain nombre d’auteurs. Il reste fidèle aux principes de le l’adaptation.

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    Le projet de « Jules et Jim » est ancien pour Truffaut. Le film est animé d’une grande énergie ; la mise en scène est dynamique. Ce film reste très actuel. Il marque les directions que Truffaut va prendre par la suite. Il va vouloir échapper aux pièges du réalisme avec des personnages fictionnels travaillés, éloignés de sa propre vie. Il va essayer de parler de lui à travers des personnages qui s’écartent le plus possible de sa propre existence.

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    Le film est interdit aux moins de 18 ans mais à un bon succès public.

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    Malgré le classicisme de Truffaut (costumes), son style est travaillé, personnel, c’est un travail d’auteur. Ce style donne un ton atypique au film. Il isole son propos par des petits morceaux de vie. Il joue beaucoup sur le ressenti. Son cinéma est fait d’ellipses, c’est la caractéristique de Truffaut. Les cadrages ne sont pas classiques : il utilise beaucoup le gros plan. De plus, il utilise un acteur à très fort accent.

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    Ce film est fondamental dans la carrière de Truffaut.

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    JP Léaud va tourner dans « L’amour à 20 ans » (1962). Le film est différent de « Jules et Jim ». On retrouve un arrière-fond mélancolique, caractéristique de la tendance autobiographique de Truffaut.

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    « La peau douce » (1964) présente l’histoire d’un adultère, avec Françoise Dorléac. Le film finit de façon dramatique sous ses airs insouciants. Il se moque de la polémique de l’histoire de ménage à 3 présente dans « Jules et Jim ».

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    Le film est mal accueilli, mais avec le temps, il est devenu un classique.

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    « Fahrenheit 451 »est une adaptation, c’est un film de SF. C’est un genre audacieux pour des auteurs qui à la base sont assez éloignés de ce genre. Son choix est dicté par son amour des livres. Le discours est politique, et l’auteur pose le questionnement de la fonction de la littérature. Le choix de ce genre a obligé Truffaud à faire des compromis : le film est tourné en coproduction, à Londres, en langue anglaise. Il a eu besoin de financements internationaux (écart avec la NV). Il est distribué par une maison de production étrangère.

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    Truffaut est le plus populaire de ces cinéastes. Son cinéma est personnel. Il est accusé de trahison. Ici on n’est pas dans le cas d’un cinéma expérimental comme Godard.

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    1967 : l’adaptation « La Mariée était en noir », avec Jeanne Moreau, est présentée comme un hommage à Hitchcock.

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    1968 : l’adaptation « La sirène du Mississipi » a nécessité des financements importants puisqu’il se déroule à l’Ile de la Réunion.

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    1968 : « Baiser volé ».

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    Truffaut a su créer un cinéma d’auteur en s’éloignant des principes de la NV. Son style reste très personnel malgré des histoires commerciales.<o:p></o:p>


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